Voici un petit hommage au Cinto, point culminant de cette île magique qu’est la Corse.

Pour la petite histoire, le Monte Cinto est un ancien volcan haut de 2706 mètres, principalement composé de roches « rhyolitiques », c’est à dire une roche volcanique de couleur assez claire, rosée ou grise et parfois bleue, à structure microlitique présentant des minéraux visibles à l’œil nu: quartz, feldspaths et biotite…

J’imagine que le nom Cinto, qui correspond au massif, doit son origine au fait que ce même massif entoure ou ceint cette zone montagneuse.

Nous sommes mi-Juillet 20, Florence et Hector, mes copains de Barcelona partons en fin de nuit, encore un peu à la fraiche, de la station de ski de Haut Asco, point de départ du sentier qui nous emmènera tout là-haut.

Le sentier monte tranquillement dans la forêt de pins laricio jusqu’au cirque de Trimbolacciu où il passe en rive droite du joli ruisseau de Tighjettu.

Il y a cette sérénité apaisante qui précède l’aube. Une douceur rafraichissante qui occulte la rude minéralité des lieux.  Avec le lever du jour, le décor va osciller entre cuivre et or.

  
Fini l’échauffement, à partir de là on peut enlever les mains des poches on va en avoir besoin pour continuer à grimper.

Le minéral crisse sous la semelle des chaussures. Les balises colorées ponctuent le sentier rocailleux. Elles s’envolent dans un pierrier dans lequel un chemin sinueux et ponctuellement instable a été imaginé.

Le sentier longe la face Sud de Capu Borba pour arriver dans un joli pierrier et se poursuit ensuite entre les névés, face Nord de la pointe des Eboulis, qui porte d’ailleurs bien son nom.

Arriver à la Pointe des Éboulis est déjà, en soi, un premier pas de franchi vers le succès mais n’est qu’un prélude à un itinéraire labyrinthique vers le sommet proprement dit.

 

 

Depuis cette pointe des Eboulis (2607m), on découvre juste à l’est le sommet du Cinto, avec 300mètres plus bas le petit lac du Cinto.

Il faut redescendre un peu vers la droite pour longer la crête qui amène au sommet. C’est toujours bien caillouteux mais nettement plus agréable. Le Cinto ne s’atteint qu’après avoir crapahuté de son mieux dans un fatras de rocailles désordonnées.

 

La mer se confond avec l’horizon… La visibilité ce jour-là nous permet de voir les magnifiques golfes de Porto et Calvi, la Méditerranée de part et d’autre de l’île, la côte d’Aleria à l’est…

…et puis les autres sommets environnants,  la Punta Minuta, à l’ouest, mais aussi et surtout, la Paglia d’Orba, majestueuse éminence qui attire tous les regards.

Voilà, un petit 1500m de dénivelée positif, des pierriers comme on les aime, des paysages splendides, une course tranquille avec environ 3h45  de montée et 3h de descente, en évitant au maximum la chaleur.
Attention toutefois à rester vigilant sur le chemin à emprunter en cas de mauvaise visibilité, même si le marquage jaune puis rouge est bien là; et bien entendu surveiller une météo qui peut très vite changer (orages, chute brutale des températures)

Avvedeci Cintu !