Everest 78

Everest 78

C’était il y a un peu plus de 40 ans. L’histoire la plus haute écrite sur Terre par des Français: l’ascension de l’Everest. Une aventure de 66 jours couronnée de succès.

En ce début d’octobre 1978, rien n’était encore fait. Sur les ondes radio comme dans la presse, les passionnés d’alpinisme suivaient la progression de Pierre Mazeaud et son équipe. Etaient-ils prêts du but ou en danger?

1971, 1974… Jusque-là toutes les tentatives de Français avaient échoué. 25 ans après la première ascension réalisée par Edmund Hillary et Tensing Norgay, les alpinistes tricolores voulaient donc redorer leur blason.
C’est ainsi que sous la houlette de Pierre Mazeaud, désigné chef d’expédition par le comité français, le 24 juillet toute une équipe décolla de Roissy, direction Katmandou.

Grimper sur l’Everest, c’est tout d’abord… s’en approcher. Alors durant le mois d’août, avec 12 tonnes de matériel chargées dans des camions, puis à dos d’hommes, l’équipée s’est lancée dans une longue marche d’approche. Une autre expédition fait le même chemin, des Allemands de l’Ouest bien décidés eux aussi à aller jusqu’en haut.

A plus de 5000m, le camp de base est établi le 24 août. Quatre mâts de 11 mètres de haut y sont notamment montés. Car pour la première fois, l’ascension va être suivie en direct par la radio. France Inter a envoyé deux de ses employés pour accompagner les alpinistes. Côté image, TF1 se charge du tournage. Au pied d’une immense falaise de glace, les équipes des médias vont scruter la progression des montagnards.

D’abord un camp 1 établi à 6100m d’altitude, puis un camp 2…, et enfin un camp 3 à plus de 7000m. Nous sommes le 21 septembre.
Pierre Mazeaud a prévu de tenter le sommet entre fin septembre et début octobre. Mais la météo s’en mêle. Et en cette première semaine d’octobre, c’est la neige qui est au rendez-vous. Pus de 50 cm recouvrent les tentes du camp de base. Plus haut, pour les alpinistes, impossible de continuer.
« Tempête à l’Everest » titre ainsi le Dauphiné le 11 octobre. « Pierre Mazeaud, Kurt Diemberger et Hubert Wehrs ont été contraints à descendre du col sud alors qu’ils avaient atteint l’altitude de 7985m » apprennent les lecteurs. Les éclaireurs sont redescendus jusqu’au camp 2, affrontant des vents de 100 km/h, pour se mettre à l’abri.
Pierre Mazeaud s’est donné jusqu’au 20 octobre grand maximum pour tenter l’ascension. Après, l’hiver sera là et les réserves de nourriture et d’oxygène insuffisantes. D’ici là, faut-il prendre le risque?
A un journaliste qui lui posait la question juste avant le départ, le chef d’expédition répondait que « dans l’alpinisme, le risque est une des motivations les plus profondes ». L’Everest « vaut le sacrifice d’une vie » ajoutait-il. « Sinon je ne ferais pas de montagne ».

Le vendredi 13 octobre, dans des conditions encore mauvaises, Mazeaud et ses compères décident ainsi d’aller directement au camp 5, à plus de 8000m. Après une nuit d’angoisse à résister aux vents, le lendemain le beau temps les récompense de leur audace. Et le dimanche 15 octobre, vers 6 heures du matin, l’assaut final est lancé.

Après plusieurs heures d’efforts, à 13h40 c’est sur les ondes que Jean Afanassieff partage l’incroyable nouvelle: le guide chamoniard âgé de 25 ans ainsi que Nicolas Jaeger, ont atteint le toit du monde, suivis de peu par Pierre Mazeaud. Magie de la technique, leur réaction à 8848m a été immortalisée par les médias.

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